Mathilde

Un métier, une vocation
Deux jours par semaine, Mathilde exerce au sein du service d’oncologie d’un centre hospitalier. Par un massage des mains, des avants-bras ou du cuir chevelu, elle aide des personnes atteintes de cancer à oublier la douleur, l'hôpital et la maladie le temps d'un soin. Des soins esthétiques « très libérateurs de paroles et d’émotions ». Des moments de relaxation, de détente et de reconnexion positive au corps qui tentent de « soigner » pour un temps, le corps et l’esprit. Pétillante, souriante et d'une empathie sans faille, Mathilde fait partie de ces petites mains dont on entend peu parler mais qui apportent pourtant tellement aux autres. Par une présence, une écoute bienveillante et un soin, elle offre bien plus qu'un simple moment de relaxation à ses patients. Elle leurs apporte un moment de répit, quelque chose de doux et de bienveillant qui les aide à oublier la douleur. Mathilde est socio-esthéticienne. Et c'est dans ce trait d'union que se trouve toute la beauté de son métier. « Ça m’a vraiment sincèrement parlé ». A 15 ans, elle découvre ce nouveau métier qui, sans qu'elle puisse réellement l'expliquer, s'impose à elle et devient un vrai projet professionnel. Après un BTS esthétique, Mathilde part alors travailler à Berlin en tant qu'esthéticienne dans un Spa avant de se retrouver, quelques années après, en charge d'un portefeuille de clients chauffeurs VTC pour une startup française dans l'assurance. Une expérience qui la conforte dans son choix de carrière et la pousse à suivre en parallèle sa formation en socio-esthétique. Son diplôme en poche, la voilà lancée : après différents stages en oncologie, centre de traitement des brûlés ou foyer pour jeunes filles mineures, elle décroche un poste dans ce service d'oncologie auquel elle tient particulièrement.
Le métier de socio-esthéticienne
Contrairement à l'esthétique conventionnelle, la socio-esthétique s'adresse à un public fragilisé. Elle associe soins esthétiques, toucher bienveillant et écoute active pour aider des femmes, des hommes, des enfants ou personnages âgés en état de souffrance corporelle (anorexie, diabète, cancer, handicap ...), psychologique (Schizophrénie, bipolarité, Alzheimer ...) ou sociale. Il ne s'agit pas là de poser des extensions de cils ou des faux ongles à un patient mais bien d'aider une personne fragilisée à se retrouver, mieux gérer sa douleur, se détendre physiquement et psychiquement, travailler son estime de soi ou valoriser son image par quelque chose qui va au-delà d'une simple mise en beauté. « On va être dans un soin assez simple mais souvent dans un échange assez profond. On a un rôle certain sur la santé mentale». Si les soins sont vus comme secondaires, les répercussions peuvent être assez profondes. L'effet sur la douleur est réel et même si elle ne disparaît pas complètement, elle diminue toujours un peu. Au fil du temps, le patient devient de plus en plus réceptif en termes de relaxation, de gestion de la douleur. Un lien se crée et fait de ces rendez-vous des moments privilégiés qui permettent aux patients de se confier et de verbaliser leurs souffrances. Mentalement, il faut ainsi être assez solide et se préserver de cette charge. Ne pas tomber dans une sur-empathie au risque de perdre ce rôle d'aidant. La socio-esthétique se retrouve dans des structures et domaines très variés. Une socio-esthéticienne (ou un socio-esthéticien) peut intervenir dans des structures hospitalières comme dans des structures carcérales ou sociales, dans un centre de grands brûlés comme dans un service pédopsychiatrique. Elle doit sans cesse s'adapter au patient; à sa maladie, son état physique, ses dispositifs médicaux. L'installation du patient, sa mobilité, ses zones accessibles pour le soin sont les premiers facteurs à étudier pour ensuite pouvoir mieux prendre en compte ses besoins, envies et sa situation.

"Les boulots manuels, ce n’est pas réservé aux écervelés. À tout niveau, tu peux vraiment apporter quelque chose d’hyper chouette."

Ce métier qui déconstruit tous les clichés
Douée à l'école, Mathilde a dû faire face aux clichés et préjugés du métier d'esthéticienne : une voie de garage pour celles qui ne sont pas bonnes à l'école. Ses enseignants ne voulaient pas entendre parler de ce métier qui n'était pas à la hauteur de ses capacités. Pourtant, c'était une vocation qui venait de naître chez Mathilde. Pour devenir socio-esthéticienne, elle a donc dû obtenir un premier diplôme dans l'esthétique (BTS dans son cas mais ça aurait pu être tout autre diplôme) pour acquérir toute la pratique et l'apprentissage de soins à proprement parler. C'est ce premier diplôme qui lui a ensuite permis d'accéder à sa formation de socio-esthétique faite d'intervenants extérieurs issus du milieu médical, social ou carcéral, de cours de communication et de psychologie surtout, le noyau dur de la formation. Une fois la formation obtenue, c'est à la socio-esthéticienne de démarcher les structures car même si le bouche à oreille peut porter ses fruits, rares sont les postes à plein temps dans une seule structure ou association et c'est souvent un jour dans un centre hospitalier, un autre jour dans un autre service. Aujourd'hui épanouie et très heureuse de pouvoir effectuer ce métier, de se sentir utile en réalisant quelque chose d'humain, Mathild reste convaincue que l'on peut tous faire de grandes choses à notre petit niveau, quelque soit notre métier ou niveau d'études. Pas besoin d'un Bac+10 pour être aidant. Par la suite, Mathilde aimerait pouvoir exercer auprès de deux nouveaux publics : les enfants et/ou les maisons d’arrêt pour femmes. Et c'est tout ce qu'on lui souhaite !! Merci à toi pour ce beau portrait.

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